Comment piloter sa réactivité positive ?
Comprendre le transfert pour mieux gérer ses réactions et développer une réactivité positive dans un contexte professionnel, au sein du système d'information.
Philippe Viraye
2/24/20254 min read
Comment piloter sa réactivité positive ?
Introduction
Avez-vous déjà réagi de manière excessive à une simple remarque ? Un mot, un regard ou même un silence peut parfois déclencher en nous des émotions qu’on ne comprend pas tout de suite. Ça m’est arrivé plus d’une fois, et à chaque fois, je me suis demandé : « Mais pourquoi ai-je réagi de la sorte ? » En abordant cet article sous l’angle de la psychanalyse, pour nous apprendre à réagir autrement, qu’est-ce que le concept du transfert peut nous révéler ? Pouvons-nous ainsi développer une réactivité positive tout en tenant compte d’éléments qui nous échappent ?
Bien malgré soi, notre présent s’actualise avec un passé toujours vivant. Comme un disque rayé, les mêmes symptômes reviennent, comme un écho lointain de mon inconscient qui me parle. Le temps passe, mais le transfert rejoue sans fin la même mélodie. Quel enfer, non ? Est-ce possible de sortir de ce cycle qui s’éternise ?
Qu’est-ce que la réactivité positive ?
La réactivité positive, c’est un peu comme un « superpouvoir » : répondre calmement et avec discernement, même quand la situation devient tendue. Facile à dire, mais pas toujours évident à appliquer. Elle ne signifie pas d’ignorer nos émotions, mais plutôt de choisir comment y répondre de manière construite.
Elle est constructive : Plutôt que de réagir impulsivement, on cherche à trouver une réponse qui favorise la compréhension mutuelle et l’amélioration.
Elle repose sur une prise de recul : Se concentrer sur le présent sans se laisser emporter par des souvenirs ou des peurs passées.
Dans un contexte professionnel, cette réactivité positive peut se traduire par la capacité à rester calme face à une critique, à gérer le stress d'une situation complexe ou à répondre de manière constructive à un désaccord. En cultivant cette réactivité, nous pouvons mieux naviguer dans nos interactions et améliorer nos relations et notre efficacité au quotidien.
Exemple concret : Imaginez que quelqu’un critique votre travail. Au lieu de répliquer de manière impulsive ou de vous braquer, prenez une grande inspiration et dites : « Merci pour ton retour, que me conseilles-tu d’améliorer ? » Là, vous transformez une tension potentielle en discussion constructive.
Le transfert : quand on passe d’un temps qui passe à un temps qui ne passe pas
Le transfert est un concept clé en psychanalyse, introduit par Sigmund Freud. Il désigne un processus par lequel un individu projette, de manière inconsciente, des sentiments, des désirs ou des attentes qu'il a éprouvés dans ses relations passées (souvent envers ses parents ou d'autres figures importantes) sur une autre personne dans le présent. Autrement dit, il y a une actualisation d’un temps passé dans le présent.
Caractéristiques principales :
Origine inconsciente : Le transfert ne résulte pas d’une réflexion consciente, mais de la réactivation dans le présent de souvenirs et d’affects enfouis dans l’inconscient.
Réédition des relations passées : Le transfert reproduit des dynamiques émotionnelles vécues dans l’enfance, mais déplacées sur une autre figure actuelle.
Émotions intenses et ambivalentes : Les sentiments transférés peuvent être positifs (affection, idéalisation) ou négatifs (hostilité, méfiance), souvent avec une intensité disproportionnée par rapport à la relation réelle.
Exemple de transfert : Un supérieur hiérarchique vous fait une remarque neutre, mais vous ressentez une colère intense ou une insécurité. Cette réaction pourrait être liée à une figure d’autorité du passé (parent, enseignant) avec laquelle vous avez eu des relations conflictuelles ou l’absence de relations.
L’inconscient : nous ne pouvons ni le contrôler ni le comprendre dans son entièreté, mais nous pouvons l'écouter
Pour Freud, l’inconscient n’est pas un domaine accessible directement ni totalement compréhensible, même par lui-même. Toutefois, il marque sa présence par des lapsus, des symptômes, des actes manqués et des rêves, qui sont autant de signaux à écouter. Plutôt que de chercher à le contrôler ou à l’expliquer entièrement, Freud invite à une écoute attentive de ces manifestations, car elles sont porteuses de sens qui échappe à notre conscience immédiate. L’inconscient parle à travers nos actes et nos mots, souvent à notre insu. En accueillant ces manifestations avec attention, nous ouvrons une porte vers une meilleure connaissance de nous-mêmes et une manière plus ajustée d’interagir avec le monde.
Développer une réactivité positive grâce à la compréhension du transfert
Bien que le transfert soit inconscient, il est possible d’en reconnaître les effets dans nos vies.
Accueillir ses émotions sans jugement : Plutôt que de se reprocher une réaction « excessive », il est préférable de considérer cette émotion comme une occasion d’apprentissage sur soi.
Pratiquer l’empathie envers soi et les autres : En reconnaissant que nous agissons tous sous l’influence de mécanismes inconscients, nous pouvons aborder les situations avec plus de bienveillance.
Réguler ses émotions : Des techniques comme la respiration consciente ou l’écriture peuvent aider à apaiser les émotions fortes et à clarifier ses pensées.
Conclusion
L’humain est au cœur du système d’information, avec nos réactions, qu’elles soient impulsives ou réfléchies, influencent la manière dont nous interagissons avec les autres et avec nos outils. Comprendre les mécanismes inconscients derrière nos émotions et développer une réactivité positive permet non seulement d’améliorer nos relations professionnelles, mais aussi de mieux naviguer dans la complexité des systèmes humains et technologiques.